samedi 5 décembre 2009

Récap de novembre 2009

Un mois riche en émotions.

Natation : 16,8 km (7 heures). 8 séances passées aux Halles, avec palmes. Le but étant de renforcer les jambes et améliorer (enfin) ma technique de crawl. Les palmes aidant à la flottaison, à l'équilibre des hanches sur l'eau et bien sûr à la puissance des jambes. Résultat, j'ai enfin goûté à la sensation de glisse, pu nager plusieurs longueurs en trois temps sans m'essouffler et accessoirement battre mes temps : 500m en 10 minutes ! (fait une fois).

Course à pied : 65,8 km. Le temps relativement clément m'a permis de poursuivre ma séance d'entrainement des 10 km en 50'. L'objectif est encore loin mais ces séances ont été géniales. Une sortie de 1h30 entre les tuileries, les invalides, le musée du quai Branly, le trocadéro et la concorde a été super : plus de 15 km et je me suis arrêté même pas fatigué, seul le temps me manquait ce jour là. Je pouvais tenir les 20 km sans problème (2 heures). J'ai testé aussi le gel au bout d'une heure et je sens que ça m'a redonné du punch pour cette dernière demi heure là. Effet placebo peut être, je ne sais pas.

Du coup ça m'a donné l'idée totalement saugrenue de m'inscrire au semi marathon de Paris en mars 2010. Inconscient je suis. J'ai aussi comme objectif de refaire un 10 km, celui du 14e à la mi janvier. J'espère que mon plan d'entrainement m'aura servi à quelque chose, même si j'ai du stopper les séances pour cause de froid et aussi à cause de mes tibias qui se font de nouveau un peu sentir. Maintenant j'ai compris, c'est arrêt total en attendant que ça revienne.

Fitness : 4 heures de renforcement musculaire avec Alice (4 séances). Exercices du haut du corps toujours aussi efficaces. Je le sens en natation et en yoga : mes bras sont plus forts.

Yoga : 14 heures. Ici c'est le plein de vitamines. 12 séances constituées de cours au studio (niveau 2 et 3), de séances personnelles où je tente d'apprivoiser mes équilibres qui me font défaut encore, et atelier dimanche dernier. Un mois bien complet avec des cours extrêmement profitables. Juste un delta un soir où je me suis foulé la cheville gauche après un cours. Heureusement sans gravité : ça a dégonflé le lendemain mais je me suis fait une frayeur. Quand j'ai loupé cette marche dans le métro, j'étais encore échauffé de la leçon donc la casse a été moindre que si je venais de me réveiller. Toutefois plusieurs jours après, quelques positions comme le demi lotus côté droit (pied gauche sur la jambe droite), le lotus (d'un seul côté, le plus fort pour moi), et la posture assise en avant avec une jambe tendue et l'autre repliée sur la cheville (justement) me sont difficiles. La cale est indispensable mais je ne peux pas encore y aller profondément. Cet épisode malheureux ne m'a pas empêché toutefois de nager et de courir .... Preuve que j'ai eu du bol.

Enfin mon poids est repassé sous la barre des 70 kg en fin de mois (entre 69 et 69,5), après plusieurs semaines entre les 70 et 71 kg.

jeudi 3 décembre 2009

Le 10 km de Paris Centre (le 4/10/09)

C'est le récit de ma deuxième course seulement. Je m'étais inscrit l'été dernier au départ du 10 km de Paris Centre, qui se tenait en automne.

Touché par une fracture de fatigue (sensation douloureuse au tibia pendant l'effort), j'ai pourtant du abandonner tout entrainement spécifique au cours de l'été, jusque cet événement début octobre. Repos et natation ont donc eu lieu à la place, ce qui m'a conduit au départ avec les jambes solides.

On ne sait pas trop dans quel état d'esprit on est, quand je me suis rendu ce dimanche matin là sur la ligne de départ. J'avais repéré la veille, avec mon fils, l'endroit où stationner près de la Samaritaine aujourd'hui désertée. Environ 45 minutes avant le départ, je coupais le moteur dans une ruelle perpendiculaire à la rue de Rivoli. Le temps était gris mais il ne faisait pas froid. Peut être 12 degrés.

Mes préparatifs étaient minutieux : enfilade du tee shirt, de la ceinture Garmin, du dossard avec les épingles (important les épingles, en général fournies), du short et des chaussures, solidement lacés. Je tenais le podomètre dans ma poche pour l'installer au dernier instant. Idem pour la puce de chronométrage, dont je lui réservais mon pied gauche.

Je fermais ma voiture et me rendit vers le lieu de rendez-vous à l'entrée des Halles. La particularité du parcours, c'est que je connais le quartier par coeur : place des victoires, rue Etienne Marcel, place Vendôme, rue Richelieu, avenue de l'Opéra ... En une seule boucle ! Que du magique, et toutes les rues étaient coupées de la circulation pour l'occasion. En plus je travaille dans le quartier en ce moment et j'y traine tous les jours. Le parcours passe même devant mon bureau et mon ex-bureau rue Saint Honoré. Un régal.

L'ambiance est toujours très bon enfant dans ces événements. Les gens (venus en groupe souvent) parlent de leur entrainement, de leurs performances, de leurs vacances et leur rentrée. Des amateurs comme moi aux athlètes émérites. Et des gens en bonne forme. Certains ne carburent pas aux antibios toute l'année, et sont des vrais sportifs avertis et convaincus. Mais qu'est ce que je fous là ?

Après un échauffement sur la rue Etienne Marcel évidée, lieu du départ, j'ai respecté la première phase de mon plan de match : prendre place dans la ligne. J'ai fait des recherches sur les résultats de l'année précédente et vu mon temps visé (entre 57' et 1h au mieux), j'ai calculé que je devais être placé aux 2/3 de la foule.

Bertrand Delanoe et Roselyne Bachelot ont fait un discours (sifflé) avant qu'ils ne donnent le départ.

Et puis un coup de feu donne le "la". Les gens ne cachent pas leur enthousiasme et je vis la foule s'étirer et se lancer à l'assaut de cette rue Etienne Marcel, avec en ligne de mire la place des Victoires à 400m de là.

Le premier kilomètre me permet de me rôder. Les jambes tiennent, le souffle se cale, et je ressens de suite le frisson du plaisir. Ca va être top.

Les 2e et 3e kilomètres se passent super bien. Je me rends vite compte que je dépasse pas mal, pourtant sans forcer du tout. Je suis obligé de zigzaguer entre les coureurs, qui discutent et profitent du paysage à cet endroit. Je fais attention car j'alterne chaussée et trottoirs. De plus des passants maladroits coupent le passage. Mais que fait la police ?

Puis arrive le premier frisson : l'entrée sur l'avenue de l'Opéra. Le monument nous salue au loin, et nous ne ferons que l'approcher. Dans l'autre sens, nous croisons les coureurs avancés. "Nous" car déjà je suis dans un groupe en particulier qui rigole et profite. Aucune sensation de forcer, tout se déroule naturellement. Pourtant le Garmin affiche déjà 5'30 de moyenne au kilomètre. Puis passage magique sur la place Vandôme. Magnifique.

Au 4e kilomètre, je vois le premier abandon : un malheureux qui s'épuise sur le côté de la chaussée. Je me dis qu'à ce niveau, tout va encore très bien. Il y en a qui n'ont pas de bol. Pour une fois ce n'est pas moi.

Arrive le 5e kilomètre au niveau du Palais Royal. C'est la moitié. C'est le ravitaillement. Des gens s'arrêtent pour boire, moi j'attrape une bouteille d'eau et m'en mets un peu sur la tête, malgré l'absence de soleil. Je bois mais un petit peu. Surtout ne pas s'arrêter, car le rythme est bien trouvé. J'ai gardé cette bouteille jusqu'au 6e kilo, puis je l'ai jetée car elle me gênait plus qu'autre chose.

C'est là que les sensations changent. Les jambes s'alourdissent, le souffle se raccourcit. Le rythme cardiaque augmente sans la vitesse. Je suis maintenant à plus de 175, dixit le Garmin. La fin va être moins drôle que le départ.

Mais je suis dans un groupe qui allait bon train, à un rythme régulier. C'était désormais mon groupe à suivre. Ca devient délicat mais gérable. Je sais que je devrai gérer mon énergie restante équitablement jusqu'à l'arrivée. Je ne dépassais plus personne mais personne ne me dépassait.

Arrive la rue Saint Denis. Ici c'est un kilomètre en ligne droite. Il faut suivre sans se poser de questions. Les gens ne parlent plus, ou peu. Peu après le 7me kilomètre, des pompiers acclament les coucurrents : ce sera la seule véritable ambiance mise par des spectateurs. Et pour cause, le virage à gauche juste après faisait découvrir une côte de peut être 200 mètres qui a surpris son monde. "La vache !" s'exclame alors un type devant moi. Ici malgré mon souffle court, j'adopte ma technique de côte : allonger la foulée et bien basculer les bras pour aider le mouvement : moins on y reste et moins il y a à monter. De plus ça va bien descendre ensuite, donc courage et surtout ne pas ralentir. J'ai même un peu accéléré.

C'est donc avec un RC de 190 que les 1500 derniers mètres se présentaient. Je suivais mécaniquement mon groupe, ayant pour repère une personne avec un tee shirt rose. Je me la suis fixée comme objectif à suivre, un peu naïvement mais sereinement, on avait la même foulée. Il fallait me raccrocher à quelque chose.

En suivant ainsi, et au détour du dédale des rues, je perdais mon sens de l'orientation, dans ces rues que je connais pourtant par coeur. Où sont les Halles, point d'arrivée ? Devant, derrière ? Les rues tournaient encore, j'étais saoûlé et ça m'a donné le vertige. Continuer à suivre, c'est le seul mot d'ordre.

Le 9me kilomètre, au niveau de la place des Victoires pour la deuxième fois, marquait le début de la fin des hostilités. La nana au panneau s'écriait "C'est le dernier kilomètre ! C'est le dernier kilomètre ! Il faut tout donner !"

Au virage suivant apparaissait la rue de mon travail. Qu'elle est longue ! Je n'ai même pas pu apprécier le passage, que le groupe accélérait. Les dernières réserves, les dernières cartouches, c'est maintenant. Plus que 5 minutes au mieux. Ma cible au tee shirt rose était toujours devant moi, mais n'accélérait pas. Je savais que sur les derniers 500m, au niveau de la rue du Louvre, je pourrai la dépasser.

Encore un dernier détour par une petite rue puis je me faisais dépasser par des sprinteurs. Plus que 300m. La rue du Louvre. J'accélère. Mes jambes tiennent super bons, mon souffle tel un turbo fait s'envoler le Garmin : 207 de rythme cardiaque. Je laissais les tee shirts roses derrière moi. Théoriquement j'aurais du mourir, là, près de mon travail. Ici plus personne ne discute et ça pulse chez tout le monde. Dans "course à pied", il y a "course", en effet.

Puis je m'évadais à l'entrée de la rue Rambuteau vers un inconnu à vitesse V. Dernier virage au niveau de l'église Saint Eustache et voici la ligne d'arrivée. Les gens courent comme des malades. Je faisais pareil, mécaniquement, et passais la ligne d'arrivée en musique et avec soulagement.

La deuxième partie aura été longue, et la foule s'arrêtait juste derrière la ligne. Je n'ai pas l'habitude de stopper net après un effort conséquent, et j'ai du en vitesse passer les barrières de sécurité pour "finir" de courir, en trottant puis en marchant. Je me sentais mal au milieu de cette foule compacte. Ils auraient du laisser un corridor après la ligne pour ne pas bloquer les gens.

C'est comme ça que j'ai raté la distribution d'eau, de la médaille, et que j'ai gardé la puce de chronométrage.

Après ma récupération, 10 minutes plus tard après avoir trottiné dans les allées du jardin des Halles, je me suis senti étonné par mes jambes qui avaient bien assuré. J'ai quand même du étirer mes ischios et mes quadriceps pendant une vingtaine de minutes pour bien les remettre.

Les gens étaient à la fête, ils parlaient de leur frais exploit, à quel moment ils ont accéléré, comment ils sont partis ... Puis organisaient la suite de leur journée : "On se retrouve à quel resto ?", portable scotché à l'oreille à la recherche de partenaires égarés.

Puis je suis allé rendre ma puce à ces messieurs de Top Chrono. Et de rentrer chez moi, très satisfait. Et avec la médaille aussi bien sûr.

Au total, 56'30 à ma montre (temps réel) et plus de 58' temps officiel, la faute à mon positionnement au départ que j'aurais pu franchement améliorer.

Je suis très content du résultat, même si une fois je me suis chronométré moi même en moins de 56' sur cette distance. Je sais quelle est alors ma marge de progression.

Mais le but ici était de finir, en bon état si possible. Objectif atteint.